Cette
saison s'annonçait comme un tournant pour la section féminine du FC Bourges. Après une difficile saison en Division 3 pour l'équipe fanion et une galère hebdomadaire pour l'équipe réserve, le retour en championnat régional ressemblait à tout sauf à une promenade de santé. Le nombre de départs laissait présager quelques problèmes pour composer une équipe compétitive. La saison a pourtant été honorable malgré l'ambiance règnant dans les couloirs du stade Jacques Rimbault
Encore une fois les rieurs, ceux qui pensaient que cette équipe coulerait corps et biens, en sont pour leurs frais. Chez les féminines du FC Bourges, on n'a pas de moyens mais on a du coeur et de la solidarité !
C'est ce parcours que nous allons retracer comme une épopée, mois par mois.
Septembre 2003
Ce mois de rentrée offrait un menu de choix à une équipe du FC Bourges qui débutait à peine sa préparation. Dans l'ordre Saint Cyr sur Loire, Tours et Blois, soient les trois favoris du championnat. Déjà s'affirmait le problème qui allait empoisonner toute la saison, l'absence d'une gardienne de métier. Hervé Minier devait donc compter sur la bonne volonté de joueuses pour occuper ce poste ingrat.
Comme on pouvait s'y attendre, et malgré une abnégation sans faille, les berruyères devaient subir trois défaites qui ne furent jamais des humiliations, tant la volonté de jouer s'exprimait malgré des scores peu flatteurs. Déjà, dans la coulisse, certains souriaient de ce parcours et ne donnaient pas cher de la peau d'un FC Bourges déjà à terre.
Hervé Minier découvrait son groupe mais aussi le football féminin. Apprentissage mutuel, mais l'intelligence et la qualité allaient vite compenser la faiblesse de l'effectif.
Octobre 2003
La quatrième journée voyait le FC Bourges accrocher un match nul à domicile. L'équipe de Semoy venait arracher un match nul après avoir mené 1 - 3 à la mi-temps. On avait retrouvé l'envie de gagner même s'il y a vait encore beaucoup trop d'erreurs collectives.
Le déplacement à Montargis permettait de récupérer 2 nouveaux points mais voyait surtout l'arrêt brutal de la carrière d'Irène Sachet, blessée dans un choc avec une adversaire qui n'avait, comme on dit, pas fait le voyage pour rien. Oublions vite les insultes et les coups qui devaient émailler ce match. De tels comportements ne devraient pas survenir sur un terrain de sport... mais le pire était encore à venir.
Novembre 2003
Malgré le classement peu flatteur, on sentait le groupe mûrir. L'équipe, privée de matchs amicaux, prenait peu à peu de la consistance et les jeunes gagnaient en maturité au contact des plus aguerries. Certes, la venue de La Ferté Saint Aubin se soldait par une nouvelle défaite, mais le déplacement à Thoury était marqué par un trait de génie de l'entraineur... et par une première victoire de la saison tout à fait probante.
Coup de génie en plaçant Emilie Artese et Sandra Hoareau à l'arrière et en jouant à trois défenseurs. Cette défense, complétée par l'inamovible Laurence Gamard devenait d'un seul coup très mobile et la vitesse des joueuses compensait largement un placement encore approximatif. C'est ainsi que 10 joueuses décidées allaient marquer 6 buts sans en encaisser un seul.
Le match de Challenge de France contre Dreux confirmait cette impression.
Décembre 2003
Décembre nous offrait le derby du Cher, le FC Bourges recevant ses voisines de Sainte Solange. La hiérarchie était vite établie et Bourges l'emportait facilement sur la marque de 5 à 1.
Le déplacement à Joué les Tours fut de ceux qu'on aimerait mettre définitivement aux oubliettes. Bien sûr la victoire était là mais les incidents sur et en dehors du terrain sont indignes d'un club de football. Toutes les joueuses sont revenues indemnes, c'est l'essentiel.
Le dernier match de l'année, contre La Ferté Saint Aubin en Challenge de France allait permettre d'étalonner l'équipe. L'élimination ne reflette pas le déroulement du match et, avec un soupçon de chance, les berruyères auraient pu amener leurs adversaires du jour jusqu'aux tirs au but.
Janvier 2004
La trève fut longue car les terrains ne permettaient pas de jouer en toute sécurité. Ce début d'année fut donc très calme.
Février 2004
Le championnat reprenait ses droits et Bourges retrouvait Blois sans plus de succès qu'au match aller. Pas de changement, en revanche, pour le match contre Semoy, le partage des points sanctionnant un match très moyen. La venue de Tours voyait une nouvelle fois le FC Bourges passer à côté de son match et perdre son jeu. Ce n'est pas le manque de qualité des joueuses qui en est la cause, mais surtout un effectif bien pauvre qui ne permet pas de laisser certaines se reposer et retrouver la forme. Problème d'effectif, ça ne vous rappelle rien ?
Mars 2004
Le FC Bourges recevait Montargis pour un match qui aurait pu être explosif si les visiteuses étaient venues avec les mêmes intentions de "casser" qu'au match aller. Heureusement, elles avaient visiblement décidé de faire profil bas et le match fut "viril mais correct". Victoire logique des berruyères.
Pendant plusieurs années, l'équipe fanion du club a été privée de Coupe du Cher pour d'obscurs problèmes de règlements évoluant au fil de la progression des autres équipes du département. Cette fois c'est un tour préliminaire contre une entente Vignoux / Asnières / Menetou qui était au programme. Marque sans appel pour une rencontre qui n'avait même pas la saveur d'un match amical (9 - 0).
Le court voyage à La Ferté Saint Aubin s'annonçait comme périlleux. Seulement 9 (neuf !) joueuses étaient disponibles pour aller affronter une équipe faisant partie du carré d'as régional. Les habitués le savent, les Féminines du FC Bourges ne sont jamais aussi dangereuses que lorsqu'elles se sentent blessées. Blessées, elles l'étaient en ressentant comme une injustice l'exclusion plus que sévère d'Emilie Artese lors du match précédent. Blessées également devant le mépris affiché par des joueuses qui signent une licence en début d'année et ne réapparaissent que lorsque leur humeur le permet. Contrairement à ce qu'on pouvait attendre, les berruyères allaient donner une réplique de grande qualité à leurs adversaires, allant jusqu'à les faire douter jusqu'à 10 minutes de la fin. Ce sont des matchs comme celui-ci montrent la mentalité de ces joueuses volontaires, râleuses mais pleines de talents et si attachantes.
A côté de cela, le match suivant contre Thoury sembla bien fade et la victoire n'eut rien d'éclatante.
Avril 2004
En avril, ne te découvre pas d'un fil. Sainte Solange aurait dû méditer ce proverbe car une nouvelle fois le FC Bourges s'imposa sans appel. La "combinazzione" n'est pas dans la culture de ces joueuses.
Autre son de cloche pour le match suivant, seulement 10 joueuses se déplacèrent à Saint Cyr sur Loire pour affronter la meilleure formation de la région. Une nouvelle fois l'équipe ne refusa pas le jeu et la marque peut sembler lourde pour une équipe qui de coeur.
Mai 2004
En mai, fais ce qu'il te plait. Visiblement nos joueuses avaient envie de se faire plaisir pour les beaux jours retrouvés.
La rencontre contre Joué Touraine fut une formalité, les visiteuses évoluant à 9 abandonnaient après le 5ème but en simulant une blessure. Lorsqu'on se souvient du match contre La Ferté Saint Aubin, on comprend la frustration des joueuses.
Déjà les couloirs du stade Jacques Rimbault résonnaient des coups bas des bandes rivales et les lendemains semblaient de plus en plus incertains. Au milieu de tout cela, une équipe continuait à travailler et à se concentrer sur son sport. La demi-finale de Coupe du Cher contre La Chapelle Saint Ursin fut agréable à regarder et sans doute à jouer. Personne n'a fermé le jeu et on sentait un respect mutuel. Finalement le sport n'est que cela, la recherche du plaisir au service du jeu.
Juin 2004
Douze filles en colère, c'est ainsi qu'on pourrait intituler ce match. En colère de ne pas être reconnues à leur juste valeur et désireuses de remporter ensemble cette Coupe du Cher. En colère contre des dirigeants qui menaçaient de limoger leur entraineur mais aussi une envie de gagner pour les deux absentes du jour. Ce match a permis de montrer toutes les qualités de solidarité et de technique du groupe. L'image à retenir est celle où toutes les joueuses se sont précipitées sur Hervé Minier pour le remercier du travail accompli. Poliment elles ont salué le nouveau président du club mais le message était clair : toutes unies avec leur coach.
Quelles conclusions tirer de cette saison ? Malgré les nombreux départs, le mental est resté le même, la volonté de gagner est toujours là et semble chevillée au corps de celles qui portent la tunique bleue et noire. Quel sera le devenir de cette équipe ? Espérons que le talent qui éclate dans certaines circonstances ne sera pas définitivement perdu. Ces joueuses méritent mieux que ce qu'on leur a offert jusqu'à présent. Elles méritent de prendre du plaisir en jouant dans une équipe complète, où la question du nombre de joueuses présentes pour le match ne revient pas chaque dimanche, elles méritent de gagner des titres, elles méritent simplement qu'on les aime pour ce qu'elles sont.
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